J'carbure à la fiction. Si j'suis dans le monde normal trop longtemps, j'étouffe. Trouvez moi une histoire, quelqu'un. J'ai toujours été un peu comme ça. Comme quoi? Rêveuse, sur la lune, dans ma tête. J'ai toujours adoré me faire lire des histoires, inventer toutes sortes de monde dans lequel mes amies et moi on se perdait le temps d'un après-midi, regarder des acteurs et des actrices être quelqu'un d'autre, le temps d'un film. T'es capable, de vivre plus dans un monde créé que dans le réel? Tabarouette, oui. Si je pouvais vivre uniquement dans un autre monde, je le ferais. Quand je reste trop longtemps dans la vraie vie, j'ai les nerfs qui veulent péter une coche. J'ai les pensées en bouilli, le cœur en sharpie. Je sais plus trop comment agir, comment réagir. Alors je vais me cacher dans un nouvel univers, ou dans le creux des bras d'une histoire connue. Je me perds, je me recharge, je me trouve. Je sais pas pourquoi le fictif m'attire plus que le réel. Peut-être parce que la réalité fait toujours plus mal, peut-être parce que dans le fictif, tu peux être qui tu veux, peut-être parce que j'ai pas besoin de penser, dans un autre monde. J'ai pas besoin de penser aux responsabilités, aux problèmes. Je sais que je peux avoir l'air dérangée, mais je crois pas être la seule dans mon asile. Je sais pas pourquoi, mais le fictif m'aide à supporter le réel. Ça m'aide à apprivoiser la vie, le changement. Ça m'aide, m'imaginer des personnages à mes côtés pour me calmer. Je sais pas pourquoi ça m'aide, avoir des amis imaginaires. J'serai peut-être toujours un grand enfant, au fond. Un grand enfant au cœur lourd et à la tête encombrée, mais à l'imagination débordante, aux doigts toujours trop lent pour elle, au cœur trop grand. J'serais toujours un grand enfant qui aime rêver, et faire rêver. J'serais toujours un grand enfant, les mains salies de peintures multicolores, les larmes qui roulent sur les joues, mais avec une œuvre inachevée devant elle. Un jour, j'vous montrerai mon monde. Pas ceux que les autres ont créés et dont je suis jalouse en silence, pas ceux qui viennent de la tête d'un autre et que j'emprunte de temps en temps, non. Le mien, à moi, uniquement. J'vous ferai faire une tour, et qui sait, peut-être que je vous donnerai envie de voyager.
1 Commentaire
Papa
6/28/2016 01:34:43 pm
Mon personnage se voit bien dans la réflexion de tes miroirs multiples ...
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Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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