des fois, je pense aux choses que tu sauras pas. tu sauras pas que le maudit salaud de yannick dans district 31 a été déjoué. (par Patrick! j'avais raison, p'pa!) tu sauras pas non plus que dans blue moon, c'était éric bruneau le méchant. parlant de lui, avec qui je vais écouter mensonges? j'écoute plus trop tes émissions, p'pa. je les suivais à peine, juste d'une oreille dans le salon. c'est pas très important la télévision, t'sais. c'est juste des histoires, des choses pas réelles. mais moi, je partageais ces mondes avec toi. notre porte d'habitude barrée à doubles tours s'ouvrait par là. c'est pas vraiment important que tu saches qui est parti dans l'heure bleue, c'était quoi les questions dans au suivant, ou s'ils ont découvert le mystère de l'avion dans manifest. mais pour moi, tout cela est signe du temps qui passe sans toi, les minutes de ma vie que je ne partage pas avec toi. j'avais pas grand chose à te raconter, mais j'aimais tellement décortiquer les films et les émissions. nos cerveaux se complétaient, s'encourageaient. j'aimais me réjouir sur le divan derrière ta chaise en criant. soit parce que j'avais une théorie, soit parce que le dénouement me faisait capoter. c'était malade, arrival, han?! c'est niaiseux, mais j'aurais aimé ça que tu saches ça. que tu sois là pour voir les fins des histoires commencées, pas avoir arrêté de les visionner brusquement, en plein milieu des intrigues. mais c'est comme ça que tu es parti. brusquement, en plein milieu de mon intrigue, mais à ton dénouement. p.s. je sais vraiment pas ce qui se passe dans mr robot. j'aurais aimé ça pouvoir te le dire.
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on écoute encore ta musique, p'pa. ton portefeuille traîne encore sur le coin du buffet. ton odeur règne encore sur le premier étage. ton ombre s'assoit encore sur la chaise berçante. on lave tes vêtements, on allume la chandelle dans ton bureau, on écoute tes émissions. p'pa, t'es encore tellement ici que j'arrive pas à croire que t'es plus là. c'est juste pas possible, tu vas revenir de ton voyage bientôt. maman et moi, on vit bien sans toi. tu le savais ça, qu'on s'en sortirait, ensemble. t'étais souvent pas là, avant. pis t'étais souvent absent, même avec nous. j'arrive pas à placer deux mots de suite sans oublier le troisième depuis le 18. je m'enferme dans mes sourires, je m'enfuis dans mes mondes imaginaires télévisuels, pis je pense pas. à rien. parce que penser, ça rend tout trop vrai. penser, ça frappe le marteau trois fois sur la table de bois, ça proclame ta sentence, ça te passe la corde au cou, ça cloue ton cercueil. je pleure à la fois plus et moins que d'habitude. j'ai toujours l'océan derrière les paupières, mais je le gèle. parce que pour pleurer, il faut être fort et courageux. et ça, je sais pas vraiment comment faire ces temps-ci. j'ai encore un long chemin à faire dans ma tête, p'pa. encore beaucoup de questions, de réflexions, de mots à écrire. j'ai les jambes fortes, je peux marcher longtemps sans me fatiguer. mais c'est une route noire et inconnue que je traverse, et d'habitude, tu pouvais toujours venir me chercher partout où j'allais. cette fois, je dois marcher seule. pour l'instant, je pense à toi. trop, tout le temps, mais pas assez en même temps. bientôt, promis, je vais m'enlever les bâtons dans les roues pis je parlerai. mais toi, tu seras plus jamais là pour m'écouter, me lire. je parlerai pour m'écouter. |
Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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