C'est en écrivant un autre texte que je me suis dit que je pourrai faire une deuxième édition à un précédent post. Comme quoi, ça me donne espoir d'écrire ce genre de texte-là. Comme quoi, y'a bien des belles choses dans la vie, elles valent la peine d'être vécues et appréciées. J'apprends à vivre pour les sourires partagés avec des inconnus dans la rue, pour la lune qui brille dans la nuit noire, pour les étoiles qui brillent. J'apprends à vivre pour les gros chandails chauds, pour tous les vêtements plus ou moins empruntés à mon frère (t'es le meilleur, el frèrot.), pour les nouvelles jeans. Pour les ballons de soccer propres, pour les victoires méritées, pour les accolades entre coéquipières. Pour les réflexions inusitées, pour les moments d'improvisation, pour les enseignements quotidiens. J'apprends à vivre pour les rires que mes paroles occasionnent, pour les cœurs que mes mots touchent, pour les répliques parfaitement lancées. J'apprends à vivre pour les yeux pétillants, pour les regards pleins de complicité, pour les compliments subtils. J'apprends à vivre pour le ciel bleu dans une journée froide, pour le chocolat chaud et pour la poutine tard le soir avec les parents. J'apprends à vivre pour le silence dans la maison, pour les soirées folles, pour les gens de ma famille sans qui je ne serais que l'ombre de moi-même. Pour des amies insoupçonnées, pour des bras autour de ma taille, pour une main dans la mienne. J'apprends à vivre pour les gros animaux en peluche, pour les acteurs pour qui j'ai beaucoup d'admiration, pour les photos parfaitement prises. J'apprends à vivre pour une tasse de thé parfaitement dosée, pour la pâte à biscuits pas cuite qu'on déguste quand maman a le dos tourné, pour le mcdo le dimanche après-midi. J'apprends à vivre pour les dodos sur le divan, pour les massages de dos, pour les bas chauds. J'apprends à vivre pour une tête posée sur mon épaule, pour un bras autour de mes épaules, pour une main dans mes cheveux. J'apprends à vivre pour les faussettes dans le creux des joues, pour les cheveux bien coupés et qui font un beau petit cou (je croirais entendre ma mère..caline.), pour les queues de cheval parfaitement défaites. J'apprends à vivre pour les gens qui m'aiment, pour les gens que j'aime, pour les gens sur qui on peut toujours compter. J'apprends à vivre pour les '' Qu'est-ce qui va pas?'', pour les ''Tu m'écris n'importe quand, n'importe quoi.'', pour les ''Ça ira, fille, ça ira.'' J'apprends à vivre pour les petites choses qui rendent mon quotidien plus beau, mes journées difficiles moins catastrophiques. J'apprends à vivre pour ce qui apaise mon cœur douloureux.
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J'suis pas grande. J'fais peur à personne, du haut de mes 5 pieds 2 et demi. J'ai pas de longues jambes, minces et sveltes. J'ai certainement pas un ventre plat, et encore moins de petits seins. J'ai pas des bras sculptés ni un dos musclé. Mais je suis quand même belle. C'est pas parce que je suis pas ce que la société veut que soit que je suis moins belle. J'ai des grosses cuisses pis des bons mollets, mais ces jambes-là me donnent une puissance et une solidité. J'ai des gros bras mais ils sont quand même capables de lever de lourdes charges. J'ai de petites mais chubby mains, mais ces mains-là écrivent avec précision, que ce soit sur un clavier ou avec un crayon. J'ai de petits pieds, mais ils me permettent de porter des beaux souliers que j'aime, et de marcher pendant des heures. J'ai des grosses joues, mais elles me font un visage rond et mignon. Tu peux bien pas aimer ton corps, mais lui, il t'aime inconditionnellement. Il t'aime tellement qu'il fait tout pour te garder en vie. Même quand ta tête voudrait s'évader, ou arrêter d'exister, ton corps t'empêche de disparaître. Ton corps t'aime tellement qu'il t'avertis quand quelque chose ne va pas. Quand quelque chose marche pas comme d'habitude, il a mal. Quand t'as pas mangé depuis trop longtemps et qu'il manque d'énergie, il fait gargouiller ton ventre. Quand il a besoin de sommeil pour récupérer, il ferme tes paupières. Ton corps t'aime tellement qu'il se bat pour te protéger de toutes les maladies, qu'il rejette tout intrus. Ton corps t'aime tellement que quand ton cerveau ressent quelque chose, ton corps le sent lui aussi. Quand t'es joyeuse, ton corps rit, il se sent bien. Même quand t'es triste, il évacue ta peine en eau salée. Ton corps t'aime tellement qu'il continue à vivre, même quand tu voudrais qu'il arrête. Parce qu'il sait. Ton corps est toujours là pour toi, c'est peut-être le temps que tu sois là pour lui aussi. C'est comme si j'avais des pages internet ouvertes dans mon cerveau. Mais trop en même temps. Y'a YouTube, qui joue constamment. Genre sans arrêt. Toujours une mélodie qui joue, en bande sonore. Parfois, c'est une chanson, d'autres fois, c'est comme si une vidéo jouait, et que j'arrivais pas à la mettre sur pause. Y'a aussi Netflix, figé sur le même film, encore et encore. Les mêmes segments repassent sans cesse, en boucle. À force de l'écouter, je finis par connaître toutes les répliques par cœur, sans même devoir écouter. Mais mon cerveau l'entend quand même, le film. En plus, y'a Facebook. Mais genre avec des notifications de choses ni utiles ni intéressantes qui sonnent à toutes les deux secondes et demie. Et pour une raison qui m'échappe, peut-être par curiosité, je me dois d'aller vérifier si elles sont importantes, ces alertes. Même si elles ne le sont presque jamais, même si j'y vais à chaque fois et en reviens déçue, j'ai toujours espoir. Et puis, y'a toutes les autres. Toutes les autres pages qui envoient des messages de virus, qui rafraichissent leurs nouvelles, qui envoient des messages indésirables. Elles sont toutes ouvertes, et je peux pas les fermer. J'ai beau cliquer plusieurs fois, et avec beaucoup d'insistance, sur les petits X gris en haut, les fenêtres veulent pas disparaître. Je peux les ignorer aussi longtemps que je veux, elles continuent à me hanter. Je peux même pas redémarrer le système, parce que ça se fait pas, redémarrer ou éteindre un cerveau. Alors parfois, c'est dur me concentrer sur une seule page, même si elle m'intéresse énormément. Mais j'y arrive, c'est promis, j'y arrive. Aujourd'hui, c'était juste une journée. Pas belle ni moche, juste une journée. Pas facile ni difficile, juste une journée. Mais c'était quand même la tempête. Dans ma tête, les mots, les images, les réflexions étaient tous pris dans un méchant gros tourbillon. J'ai dû tout cracher sur une feuille, et ce soir je vomis tout sur mon clavier. C'est comme si il y avait trop de pression dans une trop petite tête. Trop de pensées emprisonnées qui luttent pour s'évader. Parfois, c'est comme si je vivais dans mon propre monde. Comme si j'avais ma planète déserte, à moi toute seule. Je suis une petite astronaute qui vit seule sur cette planète depuis beaucoup trop longtemps, tellement que cette planète est devenue sa maison. Elle s'y sent quand même bien, avec toutes ses montagnes et ses vallées, ses cratères et ses zones d'ombres. Je regarde tout autour de moi et vois des constellations d'étoiles, mais je n'arrive pas à en attraper une, et le soleil est hors de portée. De plus en plus souvent, il y a quelques petits astronautes qui viennent s'aventurer et faire une balade sur ma planète. Ils marchent à mes côtés. Certains prennent le temps d'admirer, d'analyser et de retenir chaque détail du paysage, d'autres passent rapidement. C'est vrai que la planète peut sembler peu intéressante, si on ne s'y attarde pas. Mais il n'y a pas trop souvent de visite dans mon petit monde, pis elles sont pas par n'importe quel cosmonaute, parce que l'atmosphère sur ma planète est dense et difficilement pénétrable. Dans ce type de journée, ma planète me semble encore plus à des années lumières de celle des autres. Comme si il y avait un party sur une planète commune, et que moi j'étais pas invitée. Mais c'est correct, parce que je l'aime mon petit monde. J'aime surtout quand je vois un autre cosmonaute délaissé sur sa planète perdue comme moi et qu'on décide de se réunir, parce qu'on se rend compte que dans le fond, nos atmosphères sont semblables. Et qu'on comprend que c'est pas grave, de se sentir extraterrestre. Parce qu'à un moment ou un autre, on l'est tous un peu. On voit à mes mots que mes pensées sont mélangées, désorganisées, mais souvent les plus gros gâchis font les plus admirables œuvres d'art et les âmes les plus tourmentées font souvent les plus grands artistes. Salut, garçon. Ça fait longtemps qu'on se connaît toi et moi. Depuis toujours en fait. T'as toujours fait partie de mes jours, parfois plus, parfois moins. On a eu des périodes où t'étais Batman, j'étais Robin. T'étais le capitaine, j'étais ton premier matelot. T'étais Sherlock Holmes, j'étais John Watson. Toi allait pas sans moi. On s'amusait, on se faisait rire, on s'éduquait, on se protégeait. On a eu des passes plus loin, mais ça, c'est normal. Ça arrive dans n'importe quelle relation, t'sais. Mais c'est temps-ci, ces années-ci devrais-je dire, j'ai plus l'impression de te connaître. T'es parti. T'es plus toi. Parfois, quelques fois, je revoie dans tes yeux l'éclat de celui que tu as été, mais il disparaît vite. Tu fais mal à voir. T'as pas de but, t'as pas de direction. Toi non plus, tu me connais pas. Tu sais pas où j'suis rendue, qui m'accompagne sur ma route. Mon homme, j'voudrais tellement te dire que malgré tout, je t'aime. Malgré mon exaspération, malgré ton manque de temps, malgré notre frustration, on est encore les mêmes. On se fait encore rire comme des fous, on est encore complices contre le monde entier. On se protège encore quand y faut, on s'apprend encore bien des choses. Pis on s'aime encore, plus que tout, plus que personne. Parce que jamais personne t'aimera comme moi, jamais personne m'aimera comme toi. C'est comme ça que ça se passe, entre nous. On se lâche pas. À l'infini et plus loin encore. |
Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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