j’ai vu un grand cœur se briser. non, se fracasser en mille et un morceaux. et quand un grand cœur éclate, ça abime tout autour. quand le cœur pompe plus, le reste du corps arrête de vivre. j’ai vu chaque pièce s’égrainer sous des mains ensanglantées, s’imbiber d’eau salée. et puis, l’eau salée, ça pique dans les yeux, mais ça brûle dans le cœur. j’ai regardé, impuissante, ce cœur se faire piétiner, se faire lancer contre les murs, se faire broyer. et puis, un jour, sans que les larmes sèches, il s’est embarré dans des murs, cadenassé. les larmes noircies coulaient et coulaient, mais pourtant, les petits morceaux faibles ne se noyaient plus. ils séchaient, durcissaient. pendant de longs moments, ce grand cœur a arrêté de croire à tout, a claqué la porte au nez de n’importe quel visiteur. mais peut-être, peut-être que secrètement, doucement, une petite pièce y croyait encore. qu’un cœur brisé, qu’une vie déchirée, ça se recoud toujours. tout seul, il s’est reformé, a cicatrisé. maladroitement certes, mais avec une force a faire frémir les géants. tous les géants sauf un. un géant aux bras grands ouverts et aux bruns yeux pétillants. le petit morceau de cœur qui y croyait s’est mis à contaminer le reste du cœur recousu. petit à petit, ces deux cœurs se sont soudés ensemble, la petite pièce qui semblait dysfonctionnelle, dérangée, a pris le dessus sur toutes les larmes. moi, j’y crois, à l’amour même après la tempête. à l’amour après l’amour, à l’amour après la blessure. l'amour qui fait pousser des fleurs dans les déserts, l'amour qui répare et qui nettoie, l'amour qui ramène le soleil. moi, j'y crois, à l'amour après l'amour. parce que je l’ai vu de mes yeux vus.
2 Commentaires
à toi, ma petite moi. ah, tu sais, la vie nous rentre tous dedans. pas tous à la même vitesse, pas tous au même endroit, et certainement pas tous avec le même airbag. mais on se fait tous happer, d'une manière ou d'une autre. je sais que toi, tu voudrais dire que ça fait plus mal que tout le monde, que toi, c'est vraiment plus fort. peut-être, peut-être pas. petite, du haut de mon expérience fragile et mince, j'veux juste te dire que tout ira mieux. bientôt, si bientôt, tout ira mieux. oui, tu vas me dire que ton esprit nerveux te contrôle, que ton cœur brisé va pas se recoller avec de la colle en bâton, et que les nuits te semblent à la fois trop courtes et si longues. mais moi, je veux juste te montrer cette petite parcelle de lumière que tu tiens dans le creux de ta paume. quand tu partiras, quand tu changeras d'univers, tu verras bien que cette lumière faiblira pour mieux éclairer ensuite. tes malheurs resteront, mais enfin, le sourire sur ton visage sera totalement franc. fille, tu sais pas ce qui t'attends, de l'autre côté de cette porte. tu sais pas que bientôt, ton cœur sera plus léger et ta tête, un peu moins emmêlée. t'es forte, fille, t'es forte et tu le resteras toujours. mais dans quelques temps, le poids sur tes épaules ne sera plus aussi lourd. laisse toi pas tomber. -Toi, dans quelques mois. |
Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
Catégories |