je passe beaucoup de temps seule. précision, je choisis de passer beaucoup de temps seule. je fais pas pitié, je me morfonds pas (pas la majorité du temps en tout cas), je fais un choix. je suis bien, dans ma bulle. après une journée mouvementée, entourée, au boulot, j'ai besoin de respirer mon propre air. c'est juste comme ça que mon cerveau fonctionne. être seule pour me recharger. cerveau d'introvertie pure et dure. je passe beaucoup de temps seule et je me sens rarement seule. je lis beaucoup, une voix narrative décrivant des mondes colorés avec des mots noirs sur blanc. j'écoute beaucoup de musique, je connais toutes les paroles parce que j'ai le temps de les écouter, je peux les reconnaître à la première note parce que j'y danse en me levant. j'écoute beaucoup de films, j'aime m'entendre réagir parce que ça veut dire que le film a fait son travail. le téléspectateur est entré dans l'histoire. je me parle. je réfléchis en langue maternelle, en langue anglaise, jamais dans le même accent, tellement que des fois je dois tourner ma langue quelques fois avant de répondre. parfois, je réfléchis en espagnol, mais ma pensée peut juste y trottiner, et souvent, elle a plutôt envie de courir. parfois, je réalise que je n'ai pas parlé à voix haute entre mon réveil matinal et mon travail en fin d'après-midi, si ce n'est que pour dire mais bon matin mon chaton à ma moka, bonjour et merci au chauffeur de bus. ça me dérange pas, de parler si peu. je discute beaucoup avec moi-même. je suis à la fois ma meilleure amie, c'est pas parce que tu décides de créer du contenu positif que tu le seras toujours. ma pire ennemie, tu veux courir mais t'es même pas capable de marcher. mon coach, c'est pas parce que tu veux être douce que tu t'érafleras jamais. ma pluie, tu t'entêtes à vouloir être un soleil, mais on sait toutes deux que t'es un ciel gris d'automne. mon soleil. c'est pas parce que certain jour tu pleus que tu peux jamais faire soleil. un ciel est toujours un ciel, ce sont les conditions qui changent. parfois, je voudrais m'évader de moi-même. mais chaque parcelle de moi se tient la main. à la vie, à la mort, on se lâche jamais. pis on apprend à vivre ensemble. coûte que coûte. prochaine étape : apprendre à ne pas me sauver de moi-même. la réalité court plus vite que moi. elle me posera des questions bien assez vite, y serait temps que je commence à chercher des réponses. pour l'instant, je me garde près de moi.
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cette nuit, j'ai rêvé à de petits yeux bleus, à des cheveux ni blonds ni bruns, ni trop courts ni trop longs, juste assez pour passer mes doigts au travers et m'y agripper les jointures. j'ai rêvé à un sourire, lumière de scène. à des bras, château fort. à des paroles, repaire tranquille. j'avais jamais pensé aimer les porteurs de lumière corporelle. la douceur d'un cœur léger, la vulnérabilité d'un cœur ouvert, la vivacité d'un cœur gentil. pourtant, me voici, là, devant l'ombre d'un rêve, les yeux en feux d'artifices, le cœur en tambour, le cerveau en jambes molles. dans mon rêve, j'avais trouvé ma muse, l'extension de moi-même, mon complément. et puis, j'me suis réveillée. heureux dévoilement, tes yeux bleus me fixent déjà, un sourire se dessine sur tes lèvres. t'es là, t'existes pas juste dans mes rêves. tes bras me serrent fort, comme pour me dire, t'es à la maison là, tout va, tout ira, ici, ensemble. puis j'me réveille encore. dans mon lit, que mon petit cœur chaviré, mon cerveau désorienté. |
Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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