Dans la vie, on est un peu tous comme une pièce de casse-tête. Tous de différentes formes et particularités. Certaines se ressemblent, on les confond même, mais aucune n'est identique. Chaque pièce a ses colorations, ses formes, ses détails qui permettent de la différencier. Certaines ont plus à donner, d'autres ont besoin de recevoir plus pour donner une petite partie d'eux. Chaque petite pièce a son rôle à jouer dans une bien plus grande image, et celle-ci n'est complète que si tout le monde y est. Quand on ouvre le sac et déverse les pièces sur la table, certaines nous font dos, il faut donc faire un effort pour qu'elle nous dévoile leur face. On se met rapidement à réunir les morceaux semblables, sachant qu'il se tiendront proches. Pourtant, ce n'est pas toutes les pièces semblables qui s'accrochent, ce n'est pas parce qu'elles ont certains points en commun qu'elles sont complémentaires. Au moment d'assembler les pièces, il faut faire des essais. On juge à l'œil ce qui pourrait bien aller ensemble, parfois, la première tentative est la bonne, les morceaux s'assemblent aisément et le tour est joué. Mais d'autres fois, malgré le premier coup d'œil, les pièces ne correspondent pas. Parfois encore, on est certains qu'elles s'agencent, alors on les repose sur la table ensemble. Et quelques temps plus tard, on se rends compte qu'entre ces deux pièces quelque chose accroche. Et puis d'autres fois, on veut tellement qu'elles s'emboitent, alors on force, on les pousse à s'accrocher, et une pièce brise. Une partie d'elle n'est plus tout à fait comme avant. Alors quand la bonne pièce arrivera, il faudra prendre plus de précautions pour la jumeler, il faudra être doux et y aller lentement. Les habitués commencent par le contour du casse-tête, pour s'assurer d'avoir une structure et une certaine idée de l'image finale, alors que certains y vont avec leur instinct, plus fougueusement. Quand quelques pièces sont alignées, on commence à chercher une pièce manquante, celle qui remplira le vide créé par les autres pièces. On cherche selon les particularités, on recherche une pièce en particulier, et on peut la chercher longtemps. On peut en trouver plusieurs qui pourrait presque convenir, mais il faut LA pièce. On peut même prendre une pièce en pensant qu'elle n'ira pas et puis finalement, le vide est comblé. Parfois, elle était juste là, toute proche, mais on ne l'avait pas remarquée, et quand on l'installe, c'est comme si elle avait toujours été parmi les autres. La vie, c'est comme ça aussi. Ça marche pas toujours avec tout le monde, pis des fois on essaye trop avec les mauvaises personnes. D'autres fois ça clique tellement avec quelqu'un qu'on se demande pourquoi elle était si loin avant. On ne peut plus se défaire d'eux. Et puis, le réconfort ultime, c'est de savoir qu'on fait partie d'une seule et grande image, une image parfaite composée d'éléments uniques et pleins de défauts.
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Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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