on est tous un personnage de roman, sauf que personne nous décrit comme un auteur le fait. tu peux penser que tu n'as rien de spécial, rien qui te distingue, rien qui donne envie aux gens de te connaître, de lire entre tes lignes. mais si tu laissais les gens te lire, à voix haute, en chuchotant, sous le soleil chaud de juillet, sous la couette de leur lit une nuit glacée de février, en voyage, au milieu de travaux d'école. si tu les laissais te lire d'une couverture à l'autre, passant des passages, relisant des phrases marquantes, tu verrais que les gens s'attardent souvent là où tu ne pensais pas. et que bien plus de gens que tu crois t'ont lu mais ne te l'ont jamais dit. quand on se plonge dans un roman, quand on se fait emporter par une histoire, c'est souvent qu'on tombe en amour avec un personnage. souvent sans vraiment pouvoir dire pourquoi. il est juste dans notre cœur, comme s'il avait toujours été là, simplement découvert. parfois, c'est comme si l'auteur nous avait décrit. nos faiblesses, nos pensées, notre humour, notre caractère. les écrivains sont des génies, ils arrivent à donner la vie à partir d'encre noir sur du papier blanc. cette encre noir fait rire, fait pleurer, fait réfléchir, change. et parfois, elle est tout ce qui fait qu'on tombe en amour dans la vraie vie. on a tous une histoire qui nous définit, qui nous identifie, qui nous différencie. qui fait de nous, nous. peut-être que si quelqu'un nous avait mis dans un livre, si quelqu'un avait décrit nos défauts avec tant d'amour, si quelqu'un remarquait nos tics de nervosité, si quelqu'un savait toutes les idées qui traversent notre esprit, si quelqu'un nous expliquait pourquoi on agit comme on le fait, si quelqu'un nous montrait qui on est, on s'aimerait beaucoup plus. nous-mêmes, et les autres. tous les humains sont pareils. non, pas pareils. égaux. tous les humains souffrent. ils ne l'expriment pas de la même façon, mais tout le monde a mal. tous les humains rient. certains plus fort que d'autres, mais tout le monde éclate d'un rire sincère de temps en temps. tous les humains comprennent pas toujours ce qu'ils font, ce qu'ils sont, ce qu'ils pensent. certains prennent le temps de s'examiner, d'autres vivent inconsciemment et joyeusement tout de même, mais tout le monde est bien trop souvent perdu devant ses propres paroles lancées nonchalamment ou ses actions regrettables. tous les humains ont une histoire cabossée, déchirée, pleine de montagnes, russes ou nordiques. certains sont jaunes, toujours souriants et laissent le soleil partout où ils vont. certains sont rouges, ils parlent, rient fort. ils ne s'arrêtent jamais, ils ont un feu ardent dans leur ventre. certains sont bleus, calmes, posés. ils prennent le temps de réfléchir, mais ils sont toujours de bonne écoute. on aimerait trop souvent être la couleur qu'on n'est pas. on aimerait être rouge quand on est blanc, bleu quand on est jaune, on devient alors rose ou vert, parfois on préfère, parfois on ne se reconnaît plus. certains sont un peu de tout, l'arc-en-ciel ne peut contenir toutes leurs couleurs. tous les humains sont différents, chacun d'entre nous a sa palette de couleur qu'il mélange à son gré, mais tous les humains ont le droit de choisir quelles couleurs ils apposent sur leurs joues, dans leurs cœurs, et lesquelles colorent leurs pensées et leurs mots. la tête plongée dans un univers imaginé par un autre, on retrouve des bouts de phrase de notre propre imaginaire. des bouts de phrase qu'on ne savait pas tout à fait comment aligner pour en faire un pensée cohérente. les humains, on se ressemble et on se complète. ensemble, on répare et on s'unit, on crée à partir de presque rien, on mélange des couleurs pour faire des couleurs qui n'existaient pas encore. ensemble, on écrit des histoires qui combattront le temps.
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Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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