Durant les derniers jours, j'ai écrit tant de mots. J'ai écrit au moins 5 publications sauvegardées et autant, si ce n'est pas plus, effacées. Et pourtant, je n'ai rien publié. Peut-être que les mots manquent, peut-être qu'ils sont en trop, mais rien ne me satisfait. Mes maux semblent trop visibles derrières mes enchevêtrements de mots. Je me sens trop à nue, et j'en déshabille avec moi. Tout me semble trop personnel, peu applicable pour autrui. Et pourtant, je veux écrire. Je veux écrire ce que je ne peux dire. Je ne veux pas taire ce qui bouille là-haut. Je veux faire sortir ces phrases, avant que tout n'explose, tant la pression est forte. Écrire, ça me fait tant de bien, ça range le bordel dans ma tête désordonnée. Je me sens mieux quand j'écris, je comprends enfin ce qui m'épuise, ce qui m'attriste. Écrire me permet de décortiquer et d'apprécier mes douleurs. Je hurle en silence, en écrivant. Je ne dis rien mais j'écris tout. Je pourrais vous convaincre que je planifie mes mots. Que j'y pense longtemps avant de les peindre sur une feuille. Parfois un peu. Je pense à une phrase, un enchainement de mots, un titre, une couleur. Mais après, non. Je laisse mes doigts me porter, je laisse ce déversement d'émotions et d'imagination travailler seul. Je ne lui ferme aucune porte, ne lui barre aucun chemin, ne lui impose aucune barrière. Je veux que mes mots soient vrais, qu'ils heurtent et fassent réfléchir. Je veux que les gens comprennent que les plus grands maux forment les plus belles créations. Je crois qu'il faut avoir beaucoup mal pour écrire tant. Je suis convaincue que les plus grands artistes sont les plus brisés. Peut-être un jour deviendrai-je donc une grande, moi aussi. Voyez-vous, même ce texte ne me plait pas. J'ai dans la tête un millier d'autres idées, que je coucherai sur papier et qui me décevront. J'ai tant à dire et pourtant j'ai l'impression que mes mots sont vides. Je n'ai pas d'organisation, pas de plan. Parfois, ça marche. Parfois, ça me bloque. Je veux tout dire, tout faire sortir, et pourtant les mots grincent sous mes doigts. Non, mes doigts écrivent sans cesse, mais les lettres s'effacent au même rythme. Peut-être que ma seule envie est d'être écoutée, après tout. Pardonnez mon explosion de mots, appréciez mon gâchis. Peut-être vous y retrouverez-vous quelque part. En espérant vous voir au détour de mes maux, ou de mes mots, selon.
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Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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