Presque tous les jours je t'écris. Je t'écris dans ma tête, sur papier, à l'écran. Je t'écris des petits bouts de douceur qui n'atteindront ni tes yeux ni ton cœur. Oh, détrompe-toi, parfois je t'écris un petit bout de haine, de frustration. Mais la plupart du temps, je t'écris ce que je ne trouve pas le courage d'exposer au grand jour. Je t'écris un petit bout de phrase, un paragraphe entier. Y'a des jours où j'ai absolument rien à te dire, d'autres je te soufflerais les plus beaux et longs vers jamais écrits. Ce que je veux dire, c'est que t'es toujours avec moi. Parce que je garde dans ma tête un petit carnet de notes, dans lequel je t'écris tout. Je parle de toi, mais t'as pas vraiment de forme définie. T'es lui, t'es elle, t'es celui qui reviendra jamais, t'es celle qui m'a jamais vraiment dit au revoir, t'es celui à qui je voudrais dire tellement plus. T'es personne et tous en même temps. Alors ce soir, j'expose au grand jour quelques phrases qui n'ont jamais traversé le seuil de mes lèvres et qui auraient probablement dû quitter mon cerveau pour atterrir dans le tien voilà des lunes. En espérant que tu te repères dans cette masse floue de mots, et que tu te sentes comme il se doit. Au pire, je n'aurais plus à marcher avec le poids de mes propres mots. C'est atrocement lourd, des mots. J'ai oublié depuis déjà trop longtemps la couleur de tes yeux. C'est comme si je respirais à nouveau quand t'es là. Bien trop souvent je t'ai observée avancer le dos courbé alors que t'avais le monde à tes pieds. Sans toi, le monde est moins lumineux et la vie n'a plus de saveurs. Reviens. L'odeur de tes paroles est imprégnée sur moi et jamais je ne m'en départirai. Parfois mon cœur arrête de battre quand on se parle, parfois ma respiration bloque quand je pense à toi. De toi, j'ai tout gardé. Les mots, les images, les sensations. Vous aurez été ma plus grande source de blessures, mais sans vous, mes mots seraient vides. Je crois que j'ai ouvert une petite porte dans le creux de ton cœur et j'aimerais y rester indéfiniment. J'ai déversé ma colère et mes peines par vagues et pourtant tu réussis encore à semer le déluge en moi. T'as le plus beau sourire que j'ai eu la malchance d'effleurer. À vos côtés j'ai tant grandi et pourtant vous n'êtes qu'étrangers. T'as guéris tant de chose en moi. T'as implanté la lumière et la chaleur dans ce cœur sensible et brisé. Je réalise trop tard que j'aurais dû t'aimer plus fort, t'aider plus doucement. T'as tellement de potentiel et pourtant tu t'entêtes à détruire ta vie. Le temps où ton sourire n'était que douceur et tes paroles que rires me manque. Tu es et tu resteras pour toujours ma personne préférée de l'univers. Si ce n'était que pour toi, j'aurais arrêter de me battre il y a bien longtemps. Je ne connais plus que l'ombre de celui que tu as un jour été. J'aurais voulu t'écrire tellement plus, mais les mots manquent parfois pour exprimer le difficile. La plupart du temps, je t'écris pour oublier, pour me rappeler, pour t'aimer, pour t'haïr. Je t'écris pour te parler sans rien dire.
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Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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