pour moi, c'est éclater en sanglots. aux toilettes, ton corps est dans la terre, seul et froid. dans ma douche, la maison est si vide, quand elle n'est habitée que de moi. à mon réveil, j'ai rêvé que t'étais encore là. en écoutant de la musique, tu l'aimais cette toune-là. en cuisinant, un ventre de moins à combler. c'est pleurer incontrôlablement pendant 3 minutes, puis me sécher les yeux et reprendre ma vie. c'est avoir peine à respirer dans l'autobus, puis sourire au chauffeur en sortant. c'est se tromper de temps de verbe, et devoir se corriger malgré son cœur qui bat la chamade. c'est parler de toi doucement, calmement, peut-être parce que j'ai pas encore compris que toi n'existe plus, ou juste parce qu'à cause de toi, je sais m'exprimer. c'est vouloir te cacher au plus profond de moi, pour ne pas t'oublier, mais vouloir te partager avec tout le monde, pour que tu ne laisses personne indifférent. c'est prendre de drôles de décisions, parce que tu n'es plus là pour les empêcher. c'est chanter à tue-tête et danser comme un pied, parce que la maison est vide, puis pleurer assise dans le milieu de la cuisine, parce que la maison est vide. c'est penser beaucoup, à qui tu étais avant que je te connaisse, à tes voyages, à tes blessures, à ton impact sur moi. c'est t'écrire souvent, pour documenter nos beaux moments, et pour faire sortir les méchants. c'est avancer normalement, comme avant, mais avec un petit bout de cœur en moins. comment on fait pour comprendre qu'on ne reverra plus quelqu'un qu'on ne voyait même plus, à force d'y être trop habitué? comment on fait pour pleurer quelqu'un dont on s'est toujours ennuyé? ma solution, comme la tienne, c'est d'écrire. parce que c'est la seule chose que je sais bien faire, la seule chose que je partageais vraiment avec toi. ton cœur ne bat peut-être plus, mais tes mots m'accompagnent tous les jours, et j'espère qu'ils te feront honneur.
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des fois, je pense aux choses que tu sauras pas. tu sauras pas que le maudit salaud de yannick dans district 31 a été déjoué. (par Patrick! j'avais raison, p'pa!) tu sauras pas non plus que dans blue moon, c'était éric bruneau le méchant. parlant de lui, avec qui je vais écouter mensonges? j'écoute plus trop tes émissions, p'pa. je les suivais à peine, juste d'une oreille dans le salon. c'est pas très important la télévision, t'sais. c'est juste des histoires, des choses pas réelles. mais moi, je partageais ces mondes avec toi. notre porte d'habitude barrée à doubles tours s'ouvrait par là. c'est pas vraiment important que tu saches qui est parti dans l'heure bleue, c'était quoi les questions dans au suivant, ou s'ils ont découvert le mystère de l'avion dans manifest. mais pour moi, tout cela est signe du temps qui passe sans toi, les minutes de ma vie que je ne partage pas avec toi. j'avais pas grand chose à te raconter, mais j'aimais tellement décortiquer les films et les émissions. nos cerveaux se complétaient, s'encourageaient. j'aimais me réjouir sur le divan derrière ta chaise en criant. soit parce que j'avais une théorie, soit parce que le dénouement me faisait capoter. c'était malade, arrival, han?! c'est niaiseux, mais j'aurais aimé ça que tu saches ça. que tu sois là pour voir les fins des histoires commencées, pas avoir arrêté de les visionner brusquement, en plein milieu des intrigues. mais c'est comme ça que tu es parti. brusquement, en plein milieu de mon intrigue, mais à ton dénouement. p.s. je sais vraiment pas ce qui se passe dans mr robot. j'aurais aimé ça pouvoir te le dire. on écoute encore ta musique, p'pa. ton portefeuille traîne encore sur le coin du buffet. ton odeur règne encore sur le premier étage. ton ombre s'assoit encore sur la chaise berçante. on lave tes vêtements, on allume la chandelle dans ton bureau, on écoute tes émissions. p'pa, t'es encore tellement ici que j'arrive pas à croire que t'es plus là. c'est juste pas possible, tu vas revenir de ton voyage bientôt. maman et moi, on vit bien sans toi. tu le savais ça, qu'on s'en sortirait, ensemble. t'étais souvent pas là, avant. pis t'étais souvent absent, même avec nous. j'arrive pas à placer deux mots de suite sans oublier le troisième depuis le 18. je m'enferme dans mes sourires, je m'enfuis dans mes mondes imaginaires télévisuels, pis je pense pas. à rien. parce que penser, ça rend tout trop vrai. penser, ça frappe le marteau trois fois sur la table de bois, ça proclame ta sentence, ça te passe la corde au cou, ça cloue ton cercueil. je pleure à la fois plus et moins que d'habitude. j'ai toujours l'océan derrière les paupières, mais je le gèle. parce que pour pleurer, il faut être fort et courageux. et ça, je sais pas vraiment comment faire ces temps-ci. j'ai encore un long chemin à faire dans ma tête, p'pa. encore beaucoup de questions, de réflexions, de mots à écrire. j'ai les jambes fortes, je peux marcher longtemps sans me fatiguer. mais c'est une route noire et inconnue que je traverse, et d'habitude, tu pouvais toujours venir me chercher partout où j'allais. cette fois, je dois marcher seule. pour l'instant, je pense à toi. trop, tout le temps, mais pas assez en même temps. bientôt, promis, je vais m'enlever les bâtons dans les roues pis je parlerai. mais toi, tu seras plus jamais là pour m'écouter, me lire. je parlerai pour m'écouter. some days i call my zero days the desert nothing moves, nothing evolves, everything is dried up i'm a robot i'm on auto pilot i feel nothing from the moment i open my eyes to when i lay back down all i've done was moving my hands and my feet. my brain, my heart, have been asleep all day some days i call my hermit days i feel like the sun is constantly turned off like my shoulder are heavier than elephants like my mind runs faster than a cheetah yet it moves like a turtle i feel every raindrop on my skin i feel the sun burning every single cell of my skin yet i can't dance under the sky my body won't move, my thoughts are too heavy some other days i can't help it. they are sometimes part of hermit days, or they just exist on their own. i can't help but feel unpretty. inside out. why is my hair a mess why is my body so large why is my brain so sad why is my life so empty why are my hands shaking so much why can't i talk why can't i decide why why why i wear yoga pants and a blanket burrito-ed around my chest to keep my heart both warm and safe please don't reach out please reach out please don't touch me please put your arms around me please don't ask me to go out i won't be able to look okay enough for me to like myself my brain plays a lot of tricks on me some days i can shut it up i understood your little game, it won't work on me not today, sweetheart i know you're telling me lies i know you're making everything too dramatic life isn't that heavy planet earth isnt't on your shoulders it doesn't revolve around you i fight agasint it i don't believe it i see pretty things about me i do pretty things some other days i listen to it i believe its tricks all my body will accept to do is wait for the night to rescue me sometimes you just have to live through your unlovely days you have to go through them and say you've survived even if it's just little mountains surviving is surviving. day by day, you find your keystones things that make your heart lighter, your smile easier, your day brighter. singing your heart out, writing, running, dancing, whatever eases your living. then one day, you get out of bed and it doesn't feel like surviving anymore it just feels like living. to all of you soft, anxious hearts, we beat to the same rhythm. we will always have mountains. ups and downs. zero, hermit, happy, overjoyed days. we will have worse and better days. but for the days you are hurt, welcome to the club. all you need is a blanket. [doucereuse] adjectif. 1. d'une douceur fade. 2. d'une douceur affectée. qui a une douceur déplaisante. [tendresse] nom féminin. sentiment tendre d'amitié, d'affection, d'amour qui se manifeste par des paroles, des gestes doux et des attentions délicates. mais je suis faite d'oxymores, d'antithèses, de duels. je suis mélancoliquement, tristement, douce, tendre. comme mes écrits. dans le mot doucereuse, il y a tout de même le mot heureuse. parce que ma douce tristesse est toujours accompagnée d'une touche de soleil. je n'aurai bientôt plus peur des crocs acérés, des désillusions et de toutes nos tempêtes.8/31/2018 mes fleurs poussent lentement, mais joliment. j'aime bien les tournesols, les marguerites, les fleurs sauvages. mon cœur leur donne beaucoup de soleil, mes pensées, beaucoup d'eau. j'ai bâti une serre pour les protéger, une charrette pour mieux les distribuer. à ceux à qui le sourire manque, à ceux de qui l'amour se cache, à ceux qui vivent constamment en hiver. mais je n'ai pas encore assez d'expérience avec ma douceur. elle est toute fraîche, les bourgeons à peine éclos. je n'ai pas encore appris à la faire grandir avec force, sans avoir peur. pour simplement distribuer mes fleurs, même si personne ne les veut, ou si on me dévisage du regard. parfois, les grands méchants loups ou les grands-mères désillusionnées font trembler ma joie. leur pluie est encore trop forte. alors je me plie comme une fleur sous la tempête. bientôt, je serai capable de donner mes fleurs à tout le monde. même à ceux pour qui la tempête semble trop forte, trop longue. ceux qui ont perdu la force de croire que le printemps revient, que les fleurs poussent à chaque année et que le soleil fait fondre les glaces érigées autour de chaque cœur. il y a toujours un moyen de faire revenir le soleil. lui aussi se cache parfois derrière de gros airs menaçants. it doesn’t matter where you are or where you’re going; you lip-sync to your Spotify playlist, without caring if someone sees you or not. i love how you have two very opposite reactions to a play or a new movie at the cinema. one. you stay silent, like you’re replaying the whole thing in your head, figuring out the bits you’ve missed or the ones you’ve giggled over. you can’t fool me; I can still see the sparkles in your eyes and your rosy cheeks. two. you can’t shut up. the words, little rivers, stream out of your mouth, the ideas flowing through to my ears. it’s like your big, sensitive heart jumped around too much and it is finally ready to conquer the whole world in a night. i love how you always share your conquests with me. i love how you always make yourself a cup of tea but always forget to drink it at the right time. you set it aside so it won’t be too hot, but it ends up laying cold overnight. i love the face you make when you rediscover the mug the next morning. you can watch movies two, three, fifty times without getting bored with the plot. you read the same book every summer because they feel like coming home. maybe if I found a way to be your favorite story, you would never get tired of cracking my spine and read me every winter when you get cold. i love how you always skip the sad parts of a movie you’ve already seen, as if the sadness can’t happen more than once. i love how you remember lines from movies so easily, and you always find a way to make people laugh with your impressions. i love how much it makes your mom laugh when she recognizes where they’re from. i love how you learn song lyrics so quickly and how eager you are to jam with me in the car. just like a photographer, images stay imprinted in your head and everything reminds you of certain movie scenes. you always remember things by seeing the picture in your head. i love how loyal you are to your people. it doesn’t matter if it’s a friend or a fictional character, you always stand up for the ones you love. like a little wolf mama, or a papa bear. i love how you don’t mind having childish tastes. mushrooms are off the table, animals and flowers are always appreciated, and sweets are never refused. i love how you want to cuddle with certain people, but everyone else has to respect a big bubble rule. no in between. i love seeing your brain overwork. no, of course I don’t enjoy seeing you overthink and suffer from the problems you created yourself. what I mean is that I enjoy following the thought paths your mind builds for us to walk on. your imagination leads us to enchanted worlds, to mystery-solving adventures, to romantic dates. i love how serious you get about your favorite shows or characters. to you, they are real and they describe a specific time of your life, or a specific you you’d like to be, or a certain type of person that is attractive to you. i love analyzing our personalities based on tv characters. i think it’s funny when your ears catch a different accent, the pitch of someone’s voice, or when your face absentmindedly tries to imitate facial expressions. hearing you find your voice amuses me. i love seeing your eyes when you’ve found a spark of inspiration. i swear, I can pinpoint the moment the words flash in your head, because you have to leave everything you’re doing to write it down. sometimes, I can hear you repeat a sentence over and over again so you won’t forget it until you can put it on paper. i love how writing is a magical thing to you. you can’t explain where it originates from, you hardly control it, and you certainly don’t always understand its power on your surroundings. you are made of details and no one is like you. you were created unique, amongst the mountains, the oceans, and the wild life. somehow, you are amazing enough that you have a place in this astonishing world. you are as important as the stars above, as the water you drink, or as the love you give. you can stand tall and proud alongside the masterpieces nature has to offer. you are as touching as a Van Gogh, as complicated as a Picasso, or as pretty as the Greek statues. you, the tiny you, have something to give to this earth. maybe it will only be love and kindness, but it’s a precious and rare enough thing. the world needs it more than ever. little human, please never forget that you belong, and that it is your duty to make others feel like they do too. the flowers you are growing in your chest, in your head, please hand them out generously to those who need them. not because you want something in return, just because giving makes your flowers grow even prettier. everyone is in need of a little love, a little help, and a little kindness. you are uniquely breathtaking, just like everyone else. je passe beaucoup de temps seule. précision, je choisis de passer beaucoup de temps seule. je fais pas pitié, je me morfonds pas (pas la majorité du temps en tout cas), je fais un choix. je suis bien, dans ma bulle. après une journée mouvementée, entourée, au boulot, j'ai besoin de respirer mon propre air. c'est juste comme ça que mon cerveau fonctionne. être seule pour me recharger. cerveau d'introvertie pure et dure. je passe beaucoup de temps seule et je me sens rarement seule. je lis beaucoup, une voix narrative décrivant des mondes colorés avec des mots noirs sur blanc. j'écoute beaucoup de musique, je connais toutes les paroles parce que j'ai le temps de les écouter, je peux les reconnaître à la première note parce que j'y danse en me levant. j'écoute beaucoup de films, j'aime m'entendre réagir parce que ça veut dire que le film a fait son travail. le téléspectateur est entré dans l'histoire. je me parle. je réfléchis en langue maternelle, en langue anglaise, jamais dans le même accent, tellement que des fois je dois tourner ma langue quelques fois avant de répondre. parfois, je réfléchis en espagnol, mais ma pensée peut juste y trottiner, et souvent, elle a plutôt envie de courir. parfois, je réalise que je n'ai pas parlé à voix haute entre mon réveil matinal et mon travail en fin d'après-midi, si ce n'est que pour dire mais bon matin mon chaton à ma moka, bonjour et merci au chauffeur de bus. ça me dérange pas, de parler si peu. je discute beaucoup avec moi-même. je suis à la fois ma meilleure amie, c'est pas parce que tu décides de créer du contenu positif que tu le seras toujours. ma pire ennemie, tu veux courir mais t'es même pas capable de marcher. mon coach, c'est pas parce que tu veux être douce que tu t'érafleras jamais. ma pluie, tu t'entêtes à vouloir être un soleil, mais on sait toutes deux que t'es un ciel gris d'automne. mon soleil. c'est pas parce que certain jour tu pleus que tu peux jamais faire soleil. un ciel est toujours un ciel, ce sont les conditions qui changent. parfois, je voudrais m'évader de moi-même. mais chaque parcelle de moi se tient la main. à la vie, à la mort, on se lâche jamais. pis on apprend à vivre ensemble. coûte que coûte. prochaine étape : apprendre à ne pas me sauver de moi-même. la réalité court plus vite que moi. elle me posera des questions bien assez vite, y serait temps que je commence à chercher des réponses. pour l'instant, je me garde près de moi. cette nuit, j'ai rêvé à de petits yeux bleus, à des cheveux ni blonds ni bruns, ni trop courts ni trop longs, juste assez pour passer mes doigts au travers et m'y agripper les jointures. j'ai rêvé à un sourire, lumière de scène. à des bras, château fort. à des paroles, repaire tranquille. j'avais jamais pensé aimer les porteurs de lumière corporelle. la douceur d'un cœur léger, la vulnérabilité d'un cœur ouvert, la vivacité d'un cœur gentil. pourtant, me voici, là, devant l'ombre d'un rêve, les yeux en feux d'artifices, le cœur en tambour, le cerveau en jambes molles. dans mon rêve, j'avais trouvé ma muse, l'extension de moi-même, mon complément. et puis, j'me suis réveillée. heureux dévoilement, tes yeux bleus me fixent déjà, un sourire se dessine sur tes lèvres. t'es là, t'existes pas juste dans mes rêves. tes bras me serrent fort, comme pour me dire, t'es à la maison là, tout va, tout ira, ici, ensemble. puis j'me réveille encore. dans mon lit, que mon petit cœur chaviré, mon cerveau désorienté. le printemps est installé, l'été court à grands pas vers nous, et pourtant, toi, tu restes dans ton hiver éternel. tu fermes toutes les fenêtres, les rideaux, les portes, barrées à doubles tours. il fait chaud dans ta maison, mais on étouffe, il manque d'air. il y a pas de lumière, pas de liberté, pas de bonheur. je voudrais être ton petit soleil. te donner envie de tout ouvrir, de sortir dehors, de faire une bombe dans la piscine. je voudrais être ton soleil, pourtant chaque fois que je m'approche, je me transforme en nuage, en tonnerre, en éclair. je tempête. je pense que ton hiver donne froid à mon soleil, il est trop fort pour mon petit cœur heureux, mais encore trop peu inexpérimenté. moi, j'ai passé déjà trop de temps de ma petite vie à être triste, morose, bleue. j'ai déjà fourni en eau salée au moins une moitié d'océan. je veux être jaune et souriante et aimante et douce et pleine d'énergie. s'il-te-plait, ne viens pas éteindre ma lumière. j'ai besoin de plus de soleil, de plus de rires, de plus d'amour. pas de pluie, de blizzard, de glace. j'aime bien l'hiver tout de même. j'aime me réveiller quand la neige a neigé pendant la nuit, j'aime faire des anges dans la neige blanche, j'aime les doudous, les feux l'hiver, les jeux olympiques d'hiver, les soirées chaudes en dedans, froides à l'extérieur. mais c'est quand l'hiver prend le contrôle sur notre cœur que tout dérape. j'ai pas de pneus d'hiver. quand tu pourras enlever tes mitaines et ton foulard, que tu voudras respirer un peu l'air frais, tu viendras te faire dorer au soleil. |
Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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