je t'ai souvent entendu dire que t'étais né à 12 ans. on en a toujours un peu ri, ici. c'était comme une blague entre nous. j'avais jamais pris le temps d'y réfléchir, vraiment. c'est ce matin, en revenant à pied, que j'y ai pensé. j'crois avoir compris ce que t'as voulu dire. toi et moi, on est fait de la même étoffe. de toi, j'ai volé tellement. j'ai volé tes mots, je les ai attrapés au vol, les ai fait atterrir dans mon atelier. j'ai modifié la carlingue, rajouté du carburant dans le réservoir des rêves, raccourci les ailes. j'ai gardé les mêmes couleurs, sous différentes teintes. dans mon nouvel avion, on vole bien. malgré les nuages noirs et les turbulences, parfois on voit le soleil à l'horizon. j'aime ça, quand tu viens faire un tour dans mon engin. de toi, j'en apprends tout le temps. de toi, je comprends tellement. de toi, je vois tellement de moi. de toi, j'assimile la vie. de toi, je ne peux me détacher. de toi, j'aime tellement. continue à faire tes blagues plates, même si on fait semblant d'en avoir honte. on les refait toutes plus tard, en se trouvant ô combien drôle. continue de veiller sur nous à toute heure de la nuit. continue d'être là, proche, peu importe où on se trouve sur la planète. on a peut-être pas le meilleur père, mais on a le bon pour nous. j'ai dit que j'avais compris ce que tu voulais dire, quand tu disais que t'étais né à 12 ans. je crois que t'as toujours eu l'impression d'avoir eu une âme vieille, lourde. une âme dans laquelle on peut trouver tant de profondeur, tant de sagesse. mais une âme dans laquelle on peut aussi enterrer tant de douleur, de blessures. peut-être que moi aussi, j'suis née à 12 ans, dans l'fond. bonne fête des pères, pops. je t'aime jusqu'au bout des cieux, et plus loin encore.
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Marjorie BérubéJ'écris pour calmer les tempêtes dans ma tête et pour faire le ménage dans les mots qui s'y entrechoquent. Archives
Décembre 2019
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